COMMUNIQUE DE LA FAMILLE ROYALE LAO

Du 21 novembre 2000

La délégation de la Famille Royale Lao conduite par Son Altesse Royale le prince Sauryavong SAVANG, Prince Régent et Président de la Famille Royale Lao, et Son Altesse Royale le Prince Soulivong SAVANG, Héritier du Trône du Royaume du Laos, a été reçue hier à Berlin par le Ministère des Affaires Etrangères de la République Fédérale d’Allemagne(RFA), Direction d’Asie du Sud Est-Australie-NouvelleZélande-Pacifique. Le secrétaire général de l’Assemblée des Représentants des Lao de l’Etranger et deux dirigeants de l’organisation Lao " Comité de Coordination Mondiale pour l’Indépendance et la Démocratie au Laos " qui est basée en Allemagne, se sont joints à la délégation royale.

La Famille Royale a fait part au représentant du ministère allemand, de la situation très préoccupante du Laos d’aujourd’hui résultant de 25 ans de gestion communiste. Elle a exposé son analyse des problèmes auxquels le peuple Lao doit faire face en ce moment et a mis en évidence les raisons et la nécessité de restaurer la démocratie au Laos pour qu’enfin tous les Lao puissent commencer à développer leur pays dans la paix. La délégation royale a également soumis pour examen par le gouvernement allemand le principe et les conditions d’une solution pacifique tenant compte des réalités actuelles et impliquant toutes les forces politiques à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

Le représentant du ministère a écouté avec beaucoup d’attention et a fait part à la délégation royale des démarches effectuées par le gouvernement allemand en faveur de la démocratie avec le pluralisme, de l’ouverture économique et du respect des droits de l’homme au Laos. Ces efforts seront poursuivis et intensifiés.

La Famille Royale Lao saisit cette occasion pour exprimer sa profonde gratitude au gouvernement et au peuple allemand pour avoir accueilli les réfugiés Lao sur le sol allemand après la prise du pouvoir par les communistes en 1975 dans leur pays.

Secrétariat de la FAMILLE ROYALE LAO LANE XANE HOM KHAO

Sathaban 1 allée Chevillard 77500 Chelles

Tél./Fax 01.64.21.25.72

 

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Actualité:Dr bounthone et Sisay chanthavisay à la rencontre des lao de Paris!!!!!!!!!!!!!

**hier le samedi 28 octobre 2000 à une dizaine de kilomètre de Paris ,Dr bounthone et Dr sisay chanthavisay du comité de coordination pour l'indépendance et la démocratie au laos se sont venues à la rencontre des lao de Paris via whashington dc au building de l'assemblée des états unis d'amérique, invitées au paravant par Mr Philip smith directeur "of center for public policy analysis" .A la rencontre des lao de Paris organisée par"le club pour la paix et le droit des femmes lao" présidée par Mme Khamthanh Sayarath, Dr bounthone a fait un appel à l'unité des lao d'ici pour mener une action commune dans l'avenir comme les 5 points qu'elle a proposé à tous les invitées de cette colloque de partager les tâches.Quant à Dr sisay a souligné qu'à l'heure actuelle les femmes lao ne doivent plus restées anonymes.Mr chansamone voravong un des intervenants de cette réunion et est le doyen du jour, a fait des récits très attentif à tout le monde de ses expériences du passée sur la dépendance des lao depuis 1945.Parmi les invitées à cette colloque se trouve aussi :Mr Tiao Jaisvasd Visouthiphongs de l'assemblée des lao à l'étranger,tiao Mangkra souvannaphouma du comité lao de droit de l'homme,Dr somboun thoraninht de l'union nationale pour la démocratie lao,Tiao Phetsongkham nachampassack,Mr somlith Thammabanvong,Mr sameu mouthalay,MrMme Sihapanya,Mr Thoumma Thammachack,Mr cham phanoudej,

Mrnoradom insixiengmay,Mr saya boujasil,Mme khamphay thepsouvanh,Mme phimmpahvong,Mr BounHèng Bouapha ,DR somloth Sihavong.........

L'ambiance et l'entente entre lao est très marqué et très cordiale issue de cette réunion.

Le club pour la paix et le droit des femmes lao invite à tous de le rejoindre pour la prochaine colloque.

Sisomdeth-SPL-28/10/2000.

 

Mme souvannaphouma-Mme Khamthanh-Dr bounthone 28-10-2000 colloque de club pour la paix et le droit des femmes lao à Stains.

Mr chansamone voravong explique des difficultés sur l'indépendance du laos en 1945.

 

 

COMMUNIQUE DE LA FAMILLE ROYALE LAO

Du 27 Octobre 2000

Le 26 octobre 1999, il y a un an jour pour jour, des étudiants, enseignants et habitants de Vientiane et des environs ont organisé une marche pacifique dans les rues de la capitale pour réclamer des réformes démocratiques, la lutte contre la corruption, et la justice sociale au Laos.

Ce mouvement - le premier de cette importance depuis l'arrivée au pouvoir des communistes Lao en 1975 - a été réprimé par la police secrète. Une centaine de manifestants ont été arrêtés, selon les médias internationaux. Cet événement a fait l’objet d’un communiqué de la Famille Royale Lao en date du 10 novembre 1999.

Amnesty international indique dans un récent rapport qu'un certain nombre de responsables du "Mouvement du 26 octobre" sont toujours en détention.

La Famille Royale Lao, préoccupée du sort de ces personnes dont on est toujours sans nouvelles, a soulevé ce problème lors de la réunion qu’elle a eu à l’ONU le 26 juin 2000 avec Monsieur Bacre Waly Ndiaye, Directeur, New York Office du Haut Commissariat pour Les Droits de l’Homme. Le document qu’elle a remis à Monsieur Ndiaye à la fin de la réunion contient un exposé sur la situation des responsables de ce soulèvement.

Au terme d’une année de mobilisation des Lao de l’étranger en leur faveur, La Famille Royale Lao réitère son appel pour la libération, immédiate et sans condition, de tous les manifestants, dont le seul tort était d'avoir réclamé la justice, la liberté et la démocratie de façon pacifique.

Elle invite la communauté internationale, en particulier les Nations Unies, à mettre en place une commission pour enquêter sur les violations des droits de l'Homme au Laos.

Par ailleurs, la Famille Royale Lao se réjouit que les six étudiants et enseignants qui avaient réussi à s'échapper aux arrestations lors du "Mouvement du 26 octobre", soient bien arrivés hier, le 26 octobre, dans l’état de Washington aux Etats-Unis . Elle remercie le Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU et les autorités américaines pour avoir accordé la protection à ces combattants de la liberté.

 

Sécretariat de la FAMILLE ROYALE LAO LANE XANG HOM KHAO

 

Le destin tragique du dernier roi du Laos.

 TONG POON OU LES TRIBUTIONS D’UN ETUDIANT LAOTIEN.

Aux temps agités de l’été 1975, Tong poon est à Vientiane pour recevoir son diplôme de bachelier. Alors qu’il se promène avec deux amis, il croise une manifestation pro-communiste. Avisant Tongpoon et ses compagnons, des étudiants viennent les presser de se joindre à eux. Refus de Tongpoon à qui l’on tend des portraits de Marx et de Lénine : furieux, il les déchire. Il est arrêté sur le champ, on lui passe les menottes, on le ligote. Des soldats Pathet Lao l’entraînent vers le poste de police C.2 de l’aéroport de Wattay et le jettent dans une cellule. Après 24 heures, et selon un scénario rejoué à maintes reprises, et plus tard pour la famille royale Tongpoon est transféré à bord d’un hélicoptère soviétique, via Viengsay, vers le camp N° 1. pendant vingt mois, sans explication, pour avoir déchiré deux photos, Tongpoon fit connaissance avec l’enfer, contraint à d’harassants travaux agricoles ou enchaîné au secret des semaines entières. Enfin, en avril 1977, les autorités se décidèrent à examiner son cas. Un matin, Tongpoon fut traîné à plusieurs centaines de mètres du camp, dans un bois désert. Un officier Pathet lao l’attendait, en grand uniforme : " creuse un trou, ordonna-t-il Fais-le aussi large et profond que tu voudras ! "

Tongpoon creusa une fosse d’un mètre sur deux, profonde d’un mètre…..Dans le trou, lui demanda un officier, Tongpoon entre dans le trou. Les deux soldats commencent à l’enterrer jusqu’au cou dans cette position inconfortable. L’interrogatoire commença , on lui accusait Tongpoon d’être la mémoire de la CIA, sans doute à cause de ses études dans un des centres de l’école Laos-Américain. Chaque question était ponctué d’un coup de bâton sur la tête.

Au bout de plusieurs heures, Tongpoon tomba dans l’inconscience. Il se réveilla sur sa paillasse de feuilles de bambous, dans le Camp. L " Instruction de son procès était achevé.

Quatre jours plus tard, un simulacre de tribunal le condamnait, en trente secondes, dans la grande salle du village de SOP HAO, à dix-neuf années de réclusion…Il y restera onze ans….

 

Il y a un peu plus de vingt ans, les révolutionnaires victorieux proclamaient la république populaire démocratique du Laos, abolissant ainsi une monarchie vieille plus de six siècles. Pour ménager les apparences, l’Ex-Roi Sri Savang Vatthana reçut le titre de "  Conseiller Suprême " ; Mais bientôt il disparut avec sa famille. Jusqu'en 1987 ce q’un étudiant (TongPoon) échappé du "  Goulag " Laotien, révélât au monde la fin fatale du dernier souverain du royaume "  au Million d’Eléphants ".

Blotti entre ses grands voisins Indochinois. Le Laos a toujours été un lieu de rencontres, un carrefour de population. A l’arrivée des Khmers, puis des Thaïs, les plus anciens habitants, surnommés KHA " sauvage " par les vainqueurs, été refoulé vers les zones déshéritées des montagnes. Les Lao origine Thaï c’est ça veut dire " pluriethnique ", et qui ont donné leur nom au pays, fondèrent une Principauté sur le rive gauche du MéKong, avec pour capitale Xieng Thong, la future Luang Prabang. Un de ses Rois, Fa Ngoum, allié au Roi d’AngKor, réussit à réunir sous son sceptre les autres tribus Laos ; Nous sommes en 1353, le Lane Xang, où Royaume du Million d’Eléphants, était né.

Telle quelle est donc l’origine glorieuse de la dynastie laotienne. Certes, au cours des siècles, l’autorité du Roi connut souvent des défaillances. Le morcellement géographique, les affrontements Ethniques, mais aussi les interventions extérieures favorisèrent l’éclatement politique du royaume. Au XVIè siècle, Setthathirath transféra sa capital à Vientiane, mieux située au centre de ses Etats. A sa mort, s’ouvrit une période de troubles qui favorisèrent l’émancipation des provinces soumises. Après une tentative de renaissance sous Suruya Vongsa ( 1637-1694 ), le Lane Xang s’enfonça durablement dans les divisons et les luttes intestines.

En novembre 1641 le Hollandais Gerrit Van Wusthof était le premier Européen à pénétrer au Laos, ballottés entre le Siam et le Vietnam, les principautés Laotiennes connurent deux siècles de décadence. Pour prix de leurs combats fratricides, les roitelets de Vientiane, de Luang Prabang, de Xieng Khouang et de Bassac virent leurs terres placées sous la souveraineté de BangKok ou de Hué, leurs cités livrées au pillage, leurs sujets déportés ou massacrés.

Vers le milieu du XIXè siècle, des bandes de brigands chinois déferlèrent sur le laos. Les Siamois trouvèrent là un excellent prétexte pour pousser leur avantage, mais le Vietnam demanda alors à la France, avec laquelle il venait de signer un traité, de défense ses droits. En février 1887, Auguste Pavie était vice-consul à Luang Prabang ; en peu d’années, les troupes françaises occupaient le pays et lui imposaient leur protectorat. En fait, hormis le royaume de Luang Prabang qui bénéficiait d’un statut spécial, le territoire laotien fut placé sous l’autorité des résidents français et intégré à la fédération Indochinoise.

Les potentats locaux dépossédés de tout pouvoir réel, le prestige du Roi de Luang Prabang s’en trouva rehaussé, tandis qu’une amorce de sentiment national pouvait naître dans la paix retrouvée. La mise en valeur coloniale s’avéra difficile ; d’accès malaisé, sans grandes ressources naturelles, le Laos demeurait le parent pauvre de l’Indochine, lorsque la défaite de la France en 1940 affaiblit la position de celle-ci en Asie orientale. Le Siam rebastisé THAILANDE , manifesta des visées annexionnistes et contraignit le gouvernement de Vichy à lui céder deux provinces laotienne. Sous l’impulsion de l’amiral Jean Doucou, un mouvement nationaliste lao vit le jour, animé par la jeunesse intellectuel.

Le 8 avril 1945, cédant à la pression des Japonais, le Roi Sisavang Vong proclamait l’indépendance de son Royaume. Après la capitulation Nipponne, le premier ministre prince Phetsarath mit à profit la faiblesse de la France pour réaffirmer l’indépendance et amorcer l’unification du Laos, malgré l’opposition du Roi. Le retour en force des français provoqua la chute du gouvernement Phetsarath, réfugié à BangKok, et aboutit à un accord avec Sisavang Vong : le laos unifié se vit octroyer l’autonomie interne au sein de l’Union française. Le 11 mai 1947, une constitution était adoptée, qui faisait du royaume du Million d’eléphants, une monarchie parlementaire sur le modèle occidental. En fait, l’aristocratie lao conservait beaucoup de privilèges, et nombre de problème n’étaient pas résolus.

Chez les exilés de BangKok, des divergences ne tardèrent pas à éclater. Le prince Souphanouvong gagna le camp de Hô Chi Minh et des communistes Vietnamiens en guerre contre la France. En revanche, son demi-frère Souvanna Phouma retrourna à Vientiane après que le laos se soit vu reconnaître l’Indépendance-association ; et il devint dès novembre 1951, premier ministre d’un cabinet d’union.

Une fois encore, le Royaume était entraîné dans un conflit dont les enjeux le dépassaient entièrement, pion secondaire dans la tragique partie d’échec que les grandes puissances jouèrent en Indochine. Maître de larges secteurs du pays, au sud et au Nord-est, le " Front Uni du Laos Libre " du " Prince Rouge " souphanouvong reconstitua un gouvernement provisoire marxiste Pathet Lao. La guerre civile menaçaient d’embraser tout le laos. La conférence de Genève de juillet 1954 sembla apporter l’apaisement : un cessez-le-feu serait conclu, et l’URSS ainsi que ses alliés consentiraient à reconnaître l’autorité royale, à condition que le Laos soit neutralisé et qu’une réconciliation nationale intervienne.

Mais les Américains, qui avaient déjà pris le relais de la France, ne pouvaient accepter ce qui leur semblait, en pleine guerre froide, une dangereuse reculade. Malgré l’obstruction des partis de droite, les " neutralistes " conduits par Souvanna Phouma finirent par mettre sur pied un gouvernement de coalition avec Souphanouvong. Au début de 1958, après bien des douleurs, le royaume du Million d’Eléphants allait-il entrer enfin dans une période de renouveau, à l’abri des rivalités des deux blocs ?

Hélas, l’illusion ne dura guère… L’aide américaine profitait à une fraction influente de la population, essentiellement urbaine, et qui ne pouvait envisager de la perdre. D’autre part, Washington craignait de voir Vientiane rejoindre le camp de Hanoi et de Pékin. Le 1er novembre 1959, l’avènement du Roi Sri Savang Vatthana, réputé pro-américain, suivit d’un peu plus d’une année, le retour au pouvoir des " droitistes ".

Mais qui était le nouveau CHAO PHENE DINH " maître de la terre " ? En quoi consistait son rôle au cœur d’un royaume déchiré ? Légalement, le Roi règne, mais ne gouverne pas. La constitution de 1947 limite singulièrement ses prérogatives. Jadis monarque absolu, il doit désormais soumettre le choix de ses ministres au vote de confiance du Parlement.

Le Roi Sisavang Vong s’était défini lui-même comme " un souverain constitutionnel, puisant sa légitimité et sa raison d’être dans l’histoire nationale ".

Le Roi, en effet, incarne la continuité de l’Etat. Aux yeux des paysans teintés encore d’animisme, il reste le maître des esprits. Mi-homme, mi-dieu, il est par nature invulnérable, symbole sacré de la religion Bouddhique et fédérateur des diverses ethnies du Pays, dont chacun des individus lui doit serment d’allégeance. En 1960, encore, le Roi est un être mystérieux, inaccessible, devant lequel on se prosterne.

Pourtant, Sri Savang Vatthana est aussi un Roi moderne, libéral, qui fera preuve d’une rare énergie et d’une grande perspicacité à l’intérieur des limites qui lui sont imparties. Né à Luang Prabang le 13 novembre 1907, il a fait ses études à Paris où il obtient une licence en droit. Sri Savang Vatthana s’est déjà frotté aux affaires puisqu’il représenta son père, en 1947 puis en 1951, aux conférences de l’après-guerre.

Son nom signifie d’ailleurs " Glorieux Progrès " : un véritable programme d’action ! Seconde facette du personnage, le Roi est un Homme Profondément Pieux, d’une Réelle Bonté Naturelle. Il s’attachera, durant son règne, à la restauration des monastères et des pagodes, et continuera de se passionner pour les disputes théologiques. La vie de sa cour est simple et digne, comme l’est sa vie privée.

Cependant, les coups d’Etat Militaires se succédaient. Après bien des péripéties, l’esprit parut renaître avec un nouvel accord de Genève, en 1962. mais très vite, le Royaume retombe dans le Chaos. Les Américains s’emparent de tous les leviers de commande dans la zone gouvernementale, alors que le " Front patriotique ", communiste contrôle 50 % du territoire et soutient activement la lutte du Vietnam du nord.

Pendant dix ans, le Laos n’est plus que la base arrière de la guerre que les Etats-Unis mènent contre son voisin. Le désengagement américain allait replacer les Laotiens face à eux-même, l 'est les conduire à renégocier. Souvanna Phouma, chef de file des neutralistes, n’avait d’ailleurs jamais renoncé à se réconcilier avec son " frère ennemi " Souphanouvong. Ce fut chose faite le 5 avril 1974, par la formation d’un " gouvernement provisoire d’union nationale ". Une fois de plus, il allait s'agir d’un marché de dupes, mais ce fut au tour des communistes de le reporter.

En 1975, l’équilibre régional bascule, avec la chute de Saigon. C’est alors que des comités révolutionnaires fleurissent à Vientiane et dans les autres villes du Laos. En mai, une manifestation d’étudiants encercle le Palais Royal de Luang Prabang et interdit au souverain de se rendre aux fêtes de la Constitution. Rien de spontané dans tout cela ; en sous-main, le parti populaire révolutionnaire lao tire les ficelles et prépare une prise du pouvoir facilitée par la débâcle américaine. Le 29 novembre, Souvanna Phouma et Souphanouvong démissionnent ; devant le palais, une foule immense se masse. Au départ, elle ne fait montre d’aucun sentiment anti-monarchique ; elle semble au contraire affirmer sa confiance envers la couronne. Il y a comme un flottement que des agitateurs Pathet Lao mettent aussitôt à profit : "  A bas la monarchie ! ", les cris furent de toutes parts.

Sri Savang Vatthana comprend très vite que tout espoir serait vain ; il abdique immédiatement. Dix jours plus tard, un " Congrès des élus ", réuni près de Vientiane, proclamera la république démocratique populaire, dont Le Président n’est autre que… le Prince Rouge Souphanouvong ! Raffinement d’une dialectique typiquement orientale : Le citoyen-Roi Sri Savang Vatthana est nommé conseiller suprême de son Altesse le président ! En réalité, le vrai chef de la dictature naissance est le Premier ministre, Kaysone Phomvihane, secrétaire général du PPRL.

Le nouveau régime se heurte d’emblée à une avalanche de problèmes. L’économie, fondée sur l’aide occidentale, est totalement désorganisée. Le strict contrôle de l’Etat, les nationalisations, les confiscations ne suffisent pas à surmonter. Dans le même temps, les arrestations se multiplient ; les opposants sont envoyés en camps de "  rééducation " dans les provinces les plus misérables du pays, celles que tenaient autrefois le Pathet Lao…

Pour beaucoup, le seul salut est dans la fuite : 20.000 personnes émigrent en 1976, 18.000 en 1977, 50.000 au moins l’année suivante.

Face à cette dégradation de la situation intérieure, à la montée du mécontentement et aux risques de complot, les communistes jugent plus sage de faire disparaître du devant le scène l’ex-Roi et sa famille, assignés jusque-là à résidence en leur palais de Luang Prabang.

Longtemps, le sort de Sri Savang Vatthana du prince héritier Vong savang, et de la reine Khamphoui, a été l’objet de rumeurs contradictoires. La famille royale se porte bien et vit dans une village entourée d’un petit jardin, affirmait encore récemment un officiel laotien. Il faut attendre 1987 pour que la vérité soit révélée, cruelle. En fait de villa et de jardin, le Roi avait été détenu dans une baraque d’internement et contraint- à 70 ans-, de cultiver un champs de riz, huit heures par jour et six jours par semaine.

Victime de ces mauvais traitements, roi Sri Savang Vatthana ainsi que son épouse et son fils étaient morts depuis plusieurs années…

Ces révélations, on les doit à un étudiant qui, après onze années de camps, est parvenu à se réfugier en Thaïlande. Par peur des représailles, c’est sous le pseudonyme de " Tong Poon "- le " Dupont " Laotien-, qu’il a raconté ses aventures au quotidien BangKok Post, en décembre 1987. Absolument digne de foi, car collaboré par d’autres témoignages, le récit de Tong Poon résonne comme le Requiem de cette vénérable dynastie qui, depuis le XIXè siècle, régnait sur l’empire de Lane Xang.

Le 11 mars 1977, la famille Royale voyait la première étape de son calvaire prendre fin : à une garde à vue, relativement bienveillante, succédait l’arrestation pure et simple et la déportation. Le Roi, la reine et le prince h’éritier furent acheminés jusqu’à Viengsay, une ville o* les communistes avaient, de longue date, l’habitude de regrouper les opposants politiques. Mais les véritables camps de prisonniers étaient- et sont toujours- ailleurs, vers l’extrême nord-est, dans la province reculée de Houaphan, fief histoire du Pathet Lao. Une population miséreuse et clairsemée, des forêts, de grandes distances : autant d’éléments rendant les évasions particulièrement difficiles.

Au cœur de ce " goulag " laotien, s’élève le sinistre "  camp N° 1 ". Ainsi appelle-t-on simplement le périmètre pénitentiaire délimité par une haute clôture de bois dont la construction fut achevée vers le milieu de l’année 1974, grâce au travail des détenus. Le camp N° 1 est situé à 72 Kilomètre de Sam Neua., la capital régionale, en direction du Vietnam, à proximité du bourg de Sop Hao, qui fut une base militaire française. En guise de fil de fer barbelé, des bambous aiguisés et entrelacés sont là pour décourager toute tentative d’évasion.

A Viengsay, Roi Sri Savang Vatthana et sa famille sont logés dans le meilleur hôtel de la ville. Afin de rassurer l’opion internationale, on explique que des ennemis de l’Ex-Souverain voulaient l’assassinner et que c ‘est pour son bien qu’on l’à déplacé. Trois mois plus tard ; la famille Royale conduite à Sam Neua rejoingnait les prisonniers du camp N° 1…

La reine Khamphoui fut séparée des deux hommes et placée dans le quartier des femmes. Les communistes du Pathet Lao imposaient en effet une stricte séparation des sexes ; dans le camp, le seul fait de lever les yeux sur une jeune femme équivalait à la privation de nourriture de trois jours ou à une punition pire encore. En septembre 1977, les représentants de la dynastie du Lane Xang étaient devenus des détenus comme les autres : Toute personne arrêtée par le Peuple et la Nation est relevée de ses droits de citoyen, disait la première des 17 règles du camp ; ainsi Roi Sri Savang Vatthana, son épouse et le Prince Vong savang avaient cessé d’exister légalement, comme Tong Poon et des milliers de leurs concitoyens, souvent dignitaires de l’ancien régime.

A son arrivée au camp, Roi Sri Savang Vatthana avait 69 ans. On lui attribue une baraque pour lui et son fils, et trois aides pour leur cuire leur portion de " riz à rats ". Car le Roi ne bénéficia d’aucun traitement de faveur et fut astreint, comme les autres prisonniers, au même labeur et au même régime de famine : deux bols d’un riz moisi et grouillant de vermine, chaque jour.

Habitué à une existence normale, et déjà âgé, le monarque déchu flancha rapidement, et sa santé se détériora au point qu’il ne put travailler. La règle n° 9 était claire : considéré comme valide, Roi Sri Savang Vatthana ne travaillant pas, ne recevrait plus aucune nourriture…

Le Prince Vong savang, très proche de son père, insiste pour partager avec lui sa propre ration alimentaire. Le Roi protesta, mais son fils fit manger le vieil homme de force.

Le 2 mai 1978, le Prince héritier mourait, victimede son dévouement filial, incapable de survivre avec ce qui lui restait chaque jour, de riz et de sel. S’estimant responsable de ce sacrifice, Roi Sri Savang Vatthana décida de renocer à la vie. Le 13 mai, le Roi s’allongea sur son lit. "  JE VAIS DORMIR ", dit-il à ses trois serviteurs. Et il ajouta dans un souffle ultime : " JE DONNE TOUTE MON ÂME , MON SANG ET MON CORPS AU SOL FERTILE ET A LA BEAUTE DU LAOS, ET POUR LE BIEN-ÊTRE DE TOUTE LE PEUPLE LAOTIEN. " Il s’assoupit à peine ; tout était fini.

Queques heures après la mort du Roi les trois " cuisiniers " creusèrent un trou sous la menace de soldats, et y jetèrent la dépouille, sans cercueil, ni cérémonie, comme ils l’avaient fait pour le Prince. Les cuisiniers pleurèrent ; les gardiens étaient pressés de rentrer au camp pour le repas du soir. Les corps reposent au pied d’un KOK LEUNG (" arbre jaune "), à 100 mètres au Nord du camp N° 1, au bord du petit ruisseau appelé HOUY NOK KOK, sur les cartes détaillées de la région. Le Roi est au Nord du majestueux arbre ; Prince Vong Savang est inhumé au sud, près du dernier chef d’état-major de l’Armée Royale Laotienne, le général Tong phone Makthepharak. Aucune de ces tombes n’est signalée.

La Reine Khamphoui, bien qu’elle ne fût pas autorisée à assister à leurs rapides obsèque, sut que son mari et son fils avaient succombé. Lorsque Tong Poon l’aperçut, deux ans plus tard, il ne reconnut pas tout d’abord l’épouse du Roi dans cette ombre décharnée, aux cheveux gris, aux yeux éteints : la Reine du Laos était devenue la Reine des prisonniers…

Les communistes ne la forcèrent pas à travailler, et elle se soutenait en fumant et en mâchant des feuilles de bétel, aux vertus narcotiques. Sa dernière épreuve arriva quand ses geôliers supprimèrent ses cigarettes, elle s’éteignit le 12 décembre 1981.

Le lieu de sa sépulture, à un kilomètre de celle du Roi, est également anonyme. Pour Tong Poon, enfermé dans le camp N° 1 depuis 1975, et qui fut témoin de tous ces drames, les mois passèrent et les années, monotones, dans leur horreur et leur désespérance. De " rééducation " idéologique, pas la moindre trace puisque tout écrit était formellement prohibée dans le camp ; Rien que des tâches harassantes, des sévices imprévisibles, et du riz juste de quoi survivre.

Une occasion de s’évader s’offrit pourtant à Tong Poon, à la mi-juillet 1986.

L’Etat avait besoin de bras pour construire le barrage près de la ville de Sam Neua ; Tong Poon fit partie des 50 prisonniers réquisitionnés pour ce projet. La discipline était moins stricte sur le chantier, et Tong Poon put envoyer, clandestinement, un télégramme à sa femme qui, depuis son arrestation, n’avait eu aucune nouvelle de lui. Un vieil ami de Tong Poon qui est routier allait trouver la solution : Muni d’une fausse carte d’identité, il se rendit a Sam Neua et " enleva " le prisonnier au nez et à la barbe de ses surveillants. Quelques jours plus tard, le fugitif traversait le Mékong et se trouvait en Thaïlande.

Dans la nuit sombre, MengLy, son épouse, le suivit.

Tong Poon est dans un camp de réfugiés. Et comme, contrairement aux allégation mensongères de ses tortionnaires, l’ancien étudiant n’a aucun lien particulier avec les

Etats-Unis, il lui sera sans doute malaisé de trouver une terre d’asile.

Cependant, ne serait-ce pas la moindre récompense que mériterait, au terme de dix ans, onze mois et dix-huit jours d’effroyables épreuves, celui qui a résolu l’énigme la plus mystérieuse de l’Indochine rouge, en osant prononcer ces quelques mots : " MON ROI EST MORT " ?

.…..Par Philippe Delorme……ce récit paru dans Historia.